Coldwave / Post-Punk / Psychedelic - Italie
Manic Depression Records - 2020
Schonwald est un duo italien plutôt prolifique depuis 2009 avec déjà 5 albums réalisés, et pas des moindres. En ce qui me concerne, je suis les activités du groupe depuis la sortie de l'album Dream For The Fall en 2014 qui m'a complètement retourné le cerveau avec ses atmosphères sombres et inquiétantes tout en conservant une dynamique très accrocheuse.
L'impact de ce nouvel album : Abstraction est identique. C'est sombre, assez psychédélique par moment, et pourtant, dès les premières notes du morceau introductif : "Desert", impossible de ne pas être pris de headbang tant les rythmiques, les tempos et les dynamiques sont immédiatement prenantes. La formule du duo reste la même, et pour cause, le couple italien a son propre style, marqué par une identité sonore très affirmée. Dès lors, pourquoi en changer ?
Comprenez bien qu'il n'y a en revanche aucune redite par rapport aux précédents efforts du duo, au contraire. Si le style reste reconnaissable entre mille, l'atmosphère générale des compositions diffère d'un album à l'autre. Pour ma part, je dirais que ce Abstraction est plus hanté par une forme d'urgence avec des tempos globalement élevés. Un titre comme "Fall Apart" a tout du tube underground imparable qui restera gravé dans vos mémoires pendant un bon moment avec ses lignes de guitares plus aiguisées qu'une lame de boucher. "Reflex" suit un chemin identique avec une approche légèrement plus synth-wave qui diversifie encore les compositions riches de cet album auquel il est difficile de reprocher quoi que ce soit.
Certaines compositions plus lentes comme "Echo's Dream" ou " Violet " permettent au style de Schonwald de décoller vers des sphères plus planantes et on ne redescend jamais vraiment de ce voyage sonore complètement maîtrisé de bout en bout.
Les sonorités propres au couple italien font encore ici des merveilles. Modernes et pourtant empruntes de nostalgies, elles restent étonnamment organiques et expressives. Le titre final : "Fire Fire" avec ses claviers tout droits sortis des années 70~80 me ferait quasiment penser à la bande son du film Blade Runner composée par Vangelis.
La voix d'Alessandra Gismondi fait encore des merveilles avec sa texture aérienne et légère qui accentue encore le sentiment d'étrangeté produit par les différents titres. Je souhaite également saluer ici le travail de guitare de Luca Bandini dont les envolées mélodiques sont toujours parfaitement bien placées et judicieuses. L'ambiance générale des morceaux s'en retrouve sublimée par ces notes spectrales et le traitement du son des guitares (et de la basse d'ailleurs) est toujours aussi grandiose.
La musique de Schonwald semble nous appeler depuis un lointain inconnu et nous aspire dans son univers avec une facilité déconcertante.
Encore un sublime album du duo italien.
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